La tuberculose cutanée : une étiologie rare de cellulite faciale à ne pas méconnaître - 08/06/24
Riassunto |
Introduction |
La localisation cutanée isolée de la tuberculose demeure une forme rare, elle représente 2 % des infections par Mycobacterium tuberculosis. Son diagnostic est difficile à établir en raison de son polymorphisme clinique. Nous rapportons ici un cas rare de tuberculose cutanée se présentant sous la forme de cellulite bactérienne chez un jeune patient.
Observation |
Il s’agissait d’un jeune homme âgé de 21 ans sans antécédents pathologiques particuliers qui nous a été adressé pour une ulcération faciale aiguë, initialement traitée comme une cellulite commune par une antibiothérapie à large spectre pendant 10jours sans amélioration. Le patient était un agriculteur et rapportait une consommation fréquente de cannabis. Il niait la présence de toux, sueurs nocturnes, fatigue ou autres symptômes systémiques. L’examen physique a révélé une plaque inflammatoire rouge-violacé à surface croûteuse infiltrée, impliquant le côté gauche du visage et s’étendant jusqu’au canthus interne, associée à une macrochéilite de la lèvre supérieure. Les prélèvements mycologiques et bactériologiques étaient négatifs. L’examen histologique d’une biopsie cutanée montrait un granulome épithélioïde et giganto-cellulaire, sans nécrose associée. La coloration de Ziehl-Neelsen était négative, mais la réaction de polymérisation en chaîne (PCR) était positive pour Mycobacterium tuberculosis. Une sérologie du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) était négative. De même, le reste des paramètres biologiques était sans anomalie. Le test cutané à la tuberculine était négatif. Les cultures de crachats et de liquide gastrique étaient également négatives, et une radiographie pulmonaire ne montrait pas de tuberculose pulmonaire active. Devant l’aspect clinique, histologique et les résultats de la PCR, le diagnostic de cellulite tuberculeuse était posé et le patient avait bénéficié d’un traitement antituberculeux pendant six mois. L’évolution était marquée par une guérison complète des lésions au détriment de cicatrices pigmentées hypertrophiques.
Discussion |
La tuberculose cutanée est une dermatose infectieuse rare due le plus souvent au Mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch. Le grand polymorphisme clinique et la méconnaissance de la tuberculose cutanée en font une maladie difficile à diagnostiquer, notamment dans les pays à forte endémicité, comme le nôtre. La tuberculose cutanée se manifeste cliniquement par des papules, des plaques, des nodules et des ulcères chroniques qui peuvent simuler d’autres diagnostics différentiels. Occasionnellement, la présentation initiale peut mimer une infection bactérienne cutanée telle que la cellulite, au cours de laquelle le traitement antibiotique standard est inefficace, comme dans le cas de notre patient La plupart des cas rapportés de cellulite tuberculeuse concernaient des patients ayant une néoplasie associée ou sous traitement immunosuppresseur. Chez notre patient, qui n’avait pas de terrain d’immunodépression, la consommation de cannabis pourrait être incriminée. En fait, une revue systématique récente indique un lien potentiel entre la consommation de cannabis et la tuberculose.
Conclusion |
Notre cas illustre l’importance de considérer le diagnostic de tuberculose cutanée devant une cellulite cutanée qui ne s’améliore pas malgré une antibiothérapie adaptée, notamment dans les pays endémiques. La reconnaissance de la tuberculose cutanée et l’initiation rapide du traitement sont cruciales pour éviter la propagation de la maladie, les cicatrices inesthétiques, l’hospitalisation et les conséquences psychologiques.
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Vol 45 - N° S1
P. A204 - Giugno 2024 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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